Salut les bombes ! ❤
Je n’en suis qu’au début de mon blog et c’est déjà mon second article sur Chanel. Promis je ne fais pas de favoritisme, c’est seulement que Chanel est l’une des maisons qui parvient le plus, et le mieux, à étonner.
Chanel reste en effet sans doute l’une des maisons françaises qui parvient le plus à se réinventer tout en gardant son identité intacte. Chanel reste toujours du Chanel, c’est un fait. Chaque silhouette, chaque défilé Chanel est reconnaissable au premier coup d’œil. On ne pourra jamais se tromper, que la collection soit inspirée de la Corée, des cow-boys du Texas ou encore de pierres précieuses. Tout cela, on le doit au génie de Karl Lagerfeld, évidemment.
Nouvelle preuve en date : ce défilé de la collection Métiers d’Art, nommée Paris in Rome. Ou comment le patrimoine Chanel est revu selon la mode italienne.
Chanel à l’italienne
Une vision cinématographique
Le défilé s’est fait à la Cinecittà, le célèbre studio qui a vu passer nombre de grands cinéastes italiens, Fellini et Visconti pour n’en citer que deux. Le directeur artistique de Chanel, Karl Lagerfeld, est aussi connu pour ses photographies et ses films sur la vie de Coco Chanel. On peut voir dans le choix du lieu la passion cinématographique de Karl qui a par ailleurs diffusé à cette occasion son dernier film, Once and Forever, avec Kristen Stewart dans le rôle d’une jeune Gabrielle Chanel.
Les mannequins se succédant sur le podium sont comme des actrices en tournage. On en compte d’ailleurs une véritable puisque Laetitia Casta est au casting. Les personnages surgissent d’une bouche de métro et évoluent dans des rues typiquement parisiennes, où l’on peut voir rails et caméras en action. Les invités assistent au défilé attablés aux terrasses comme autant de figurants lors d’un tournage de scène de rue.
Les mannequins-actrices ; on compte également quelques hommes, mais la collection reste globalement féminine ; sont coiffées à la Brigitte Bardot, actrice française qui a passé une partie de sa vie à Rome lors de sa carrière. Les yeux sont charbonneux et la bouche nude. Cette mise en beauté, géniale, adoucit les looks les plus sexy et dans le même temps va dévergonder les silhouettes plus « cocooning-chic ».
Dans le casting on retrouve donc Laetitia Casta, Brigitte Bardot par procuration, mais également le top model incontournable Lara Stone, Bella Hadid (sœur de Gigi, le mannequin montant de ces derniers mois), Mica Arganaraz (top model préférée de Vogue Paris cette année), Lindsey Wixson et Ginta Lapina (deux tops model importants de ces dernières années). Un casting de rêve, mais la star du défilé n’est aucune d’entre elles, on a en effet d’yeux que pour ces collants de dentelle noire…
Silhouette en plan italien
Presque chaque mannequin en porte, que ce soit sous une jupe en cuir, sous une robe sage ou en-dessous d’un pantalon de tweed. Un classique me direz-vous, sauf que Karl est parvenu à le rendre plus moderne. Plus chic je dirais aussi. Le twist apporté par Karl est nettement lisible, il s’agit bien entendu du patchwork de dentelles différentes, faisant de ce classique une véritable caution mode. Ces collants constitueront en effet la pièce apportant le petit truc en plus qui fera la différence dans vos looks quotidiens automnales, parfois tristounets.
On remarquera que le patchwork se situe sur les mollets et qu’une bande de voile noir sans dentelle vient casser la jambe comme une bottine. Ce n’est certainement pas un hasard si cette bande sans dentelle se situe pile au-dessus de la cheville. Personnellement, si je m’essaye à l’interprétation, j’y vois une référence au plan italien. Ce cadrage consiste à filmer ou à photographier des personnages sans montrer leurs pieds, en coupant sous les genoux. Il reste très peu utilisé, le plan américain lui est largement préféré (plan qui coupe les personnages à la cuisse).
Sans doute des bottines noires auraient fait également l’affaire mais le coup des collants est à la fois plus subtil et plus explicite. Ils suscitent le désir de par leur originalité. Ce petit tour de passe-passe avec les collants est très remarquable.
J’ignore vraiment si je vois juste, si je n’extrapole pas en partant dans des théories, mais après tout ça se tient. Comme je le disais plus haut le Kaiser de la mode est aussi photographe et réalisateur, voire cinéaste de la mode, il connait donc très certainement les termes techniques de l’image de film.
Un Paris-Rome réussi
Outre une référence possible au plan italien, ces collants véhiculent tout de même une image certaine de l’Italie. Si on devait en effet donner des adjectifs à la mode italienne, ce seraient sans doute ceux-là : féline, sensuelle, sexy, extravagante, voire outrageuse (pensez Versace). Je vois en cette collection un parfait mélange de touches françaises et italiennes.
Jeux de transparence sur robes moulantes ou pantalon fluide avec collants en dentelle pour jouer la superposition de matières, tweed sage dédramatisé à coups d’accessoires clinquants, silhouettes de vestale sexy mais chic en noir et blanc, ensembles cocooning glamourisés par des chokers travaillés et des escarpins pointus ornés de perles de Coco (j’aime les jeux de mots), bijoux de corps qui réchauffent des robes plissés, longs manteaux sages posés de façon nonchalante sur les épaules pour laisser apparaître des jambes de dentelle sous une mini-robe… Tout autant de silhouettes qui reprennent à la fois les codes Chanel, ceux du chic parisien et de l’élégance française, et ceux du glamour à la fois élégant et exubérant de le mode Made in Italy.
Prochaine destination ? Les Paris sont ouverts !
Que pensez-vous de ce défilé ?
Quelle culture rêveriez-vous que Karl revisite pour Chanel ?
Glowbal Fashion 
4 commentaires sur “Chanel en plan italien”